Faire parler les pierres d’un Pays né du sable est apparemment une gageure qu’il est souvent difficile de faire admettre même aux amateurs de patrimoine ancien. C’est pourtant à cette lourde tâche que s’est attelé un petit nombre d’amoureux du passé de notre cité en créant une association (loi 1901) l’ASPIT destinée à faire admettre aux édiles en place et à venir qu’une frange de plus en plus importante de la population s’indigne devant la tournure que prend la physionomie de notre ville.
La Teste de Buch perd de plus en plus son cachet d’antan – l’Identité – celui auquel nous étions attachés qui correspondait à un art de vivre, peut être un peu suranné, mais dont le charme n’avait pas de prix.
Un autre but de l’ASPIT, et non le moindre, est d’intéresser les autochtones et les touristes à la connaissance de leur patrimoine. Cela permet de mettre en évidence l’histoire si riche de notre Pays de Buch mise simultanément en valeur par les nombreux travaux archéologiques. Ces travaux font renaitre les vestiges de l’occupation du sol par des traces très diffuses de bâtiments anciens, constructions mixtes bois-calcaire, pour la période d’avant le XVII siècle.
Le bois servit ensuite à la construction des chais de ville et des cabanes ostréicoles, les pierres prenant le relais pour l’édification des habitations.
C’est parfois un bonheur total pour les défenseurs du patrimoine lorsqu’apparaît la renaissance d’une façade de maison ancienne constellée de pierres de lest témoins de l’histoire maritime de notre cité. Ces pierres voyageuses servirent pendant plusieurs siècles de réserve de matériaux pour les constructions locales. Deuxième vie pour ces pierres qui assuraient la charge de sécurité des navires de cabotage transportant des produits résineux et parfois du vin, encore un témoignage de notre histoire.
La conclusion appartient à Victor Hugo : « Embellissez la ville nouvelle, conservez la ville ancienne. Vous avez une histoire, vous avez une nation, souvenez vous en. »
Michel Jacques
Président d’honneur de l’ASPIT avant de disparaître en 2019, Michel Jacques fut l’initiateur des visites du centre historique lors des Journées du Patrimoine. L’ASPIT a pris sa succession en 2005, conservant son amour pour le vieux bâti testerin.