Avant le XVIIème siècle, la construction en bois était de rigueur
Dans notre pays de sable et de bois, les vestiges antérieurs au XVIIème siècle ne sont plus visibles, à l’exception du chœur de l’église St Vincent daté du XIVème.
Depuis 2006, grâce aux fouilles archéologiques, nous savons que, pendant les périodes antiques et médiévales, la construction en bois était de rigueur. Elle est restée prégnante pour les constructions d’annexes (nommées chais) jusqu’à aujourd’hui. Cela tient au fait que le bois de pin, grâce à la forêt usagère, est gratuit pour les habitants depuis 1468.
La garluche – pierre ferrugineuse locale – a cependant été en grande partie utilisée pour élever les chapelles de Notre Dame des Monts et de Baron, ainsi que le chœur de l’église et la tour castrale.
Du XVIIème à la moitié du XIXème siècle, des constructions en « dur » grâce aux pierres de lest
Ce n’est qu’à partir de XVIIème qu’apparaissent les constructions en « dur » grâce à l’apport des bateaux revenant sur lest, de Vendée, de Bretagne ou d’Angleterre. En effet, le développement commercial des produits issus de la gemme du pin (résines, goudrons etc.), a permis l’arrivée de ces pierres, témoins de l’économie de notre passé.
Les pierres dites « de lest » étaient débarquées et entassées à la pointe de l’Aiguillon, au port du Cailhau. Elles ont constitué les matériaux principaux pour nos plus anciennes demeures, du XVIIème à la moitié du XIXème siècle. Ce sont en majorité des granites mélangés à des galets et, parfois, à quelques « pierres exotiques » comme du corail. A ces précieux « cailloux » étaient adjoints des pierres de taille et, çà et là, notre garluche ainsi que d’autres matériaux de calage comme des os, des bris de tuiles etc. En étudiant le cadastre 1809, nous pouvons établir un périmètre dans lequel a été conservé une majorité de construction des XVII et XVIIIème siècles. Il s’agit des quartiers « lous Cassis » et « Mourlane » où nous pouvons lire les dates : 1640, 1663, 1736, 1750, 1762, 1766. C’était le quartier du port. Quartier identitaire n’ayant subi que peu de destructions et peu d’ajouts des siècles suivants et qui a, de ce fait, conservé son authenticité. Cette dernière sera vraiment visible quand toutes ces maisons – hélas actuellement recouvertes, pour la plupart, par un enduit de ciment – seront ravalées.
Fin du XIXème et première moitié du XXème siècle, des constructions en pierre de taille et briquettes
A la fin du XIXème et première moitié du XXème siècle, après l’arrivée du chemin de fer (1841) et la création de routes empierrées, les bateaux n’ayant plus besoin de lest, les maisons se construisent en pierres de taille issues de la région bordelaise, maisons dites girondines. Puis, on utilise la briquette de Biganos pour les maisons de style balnéaire et pour les maisons à galerie et colonnes en fonte, dites maisons testerines. L’urbanisation ayant déjà effacé de nombreuses traces de notre passé, il est temps de conserver celles qui restent en place. Ce bâti ancien est notre héritage commun, le témoin de notre patrimoine maritime et forestier. Nous devons le protéger et le mettre en valeur afin de le transmettre aux générations suivantes